Suite et fin de notre série d’articles sur l’histoire de la machine à tatouer moderne.
Percy Waters et la standardisation du dermographe moderne
Au début du 20e siècle, les machines restent plutôt… rudimentaires.
Aucune place pour le réglage, aucun moyen de modifier la machine. Seule les aiguilles étaient interchangeables. Les cadres qui maintenaient les pièces ensemble étaient purement pratiques.
Jusqu’en 1929, les caractéristiques d’une machine à tatouer étaient principalement son poids, la source d’alimentation, la taille des bobines et leur l’orientation ainsi que les matériaux de fabrication.
L’américain Percy Waters, célèbre tatoueur de Detroit, a probablement créé la plus grande société de fournitures de tatouage au monde dans les années 1920 et 1930.
Il a conçu et fabriqué quatorze styles de cadres brevetés le 13 août 1929 deviendront les standards des premières machines à tatouer moderne.
Employant des variations simples telles que l’angle de la vis de contact; ( qui se trouve au sommet de la machine et entre en contact avec les ressorts déterminant la profondeur de la course de l’aiguille) Waters a donné naissance à une gamme de machines pouvant obtenir des résultats différents lors du tatouage.
Cette conception de machine à tatouer, (et les treize autres), est toujours utilisée aujourd’hui.
Au fil des ans, il produit des machines avec de nombreux modèles de châssis différents et propose dans son catalogue une gamme complète de fournitures. Les machines et accessoires sont vendues via des publicités dans les magazines de l’époque.
Comme la plupart des fournisseurs de son époque, Waters proposait plusieurs « kits de démarrage » au tatouage qui s’appelaient à l’époque des « outfits » (genre de package basique).
Le haut de la gamme des packs de Waters était son kit de tatouage professionnel, qui comprenait 4 machines, une bouteille de 8 à ½ livres d’encre rouge, marron, vert et jaune, une pinte d’encre noire perle liquide, un livret d’instructions, 20 feuilles de flashs colorés, une pédale interrupteur au pied, un cordon, une feuille de celluloïd et un outil de découpe de pochoir.
Le tout pour 85,00 $ !
Il proposait également un kit « compact » pour 25,00 $, puis un kit « économique » à 9,75 $ et 19,50 $.
Le kit « amateur » à 6,00 $, celui pour les débutants à 5,00 $ et enfin le pack de tatouage à la main à partir de 1,50 $. Ce dernier comprenant un ensemble d’aiguilles à main, un pot d’encre rouge et noire et une feuille de dessin.
À cette époque, l’activité d’approvisionnement de Waters était probablement la plus importante au monde.
Carol Nightingale la visionnaire
Après Waters, il faudra ensuite plus de cinquante ans avant qu’un autre brevet de machine à tatouer ne soit accordé par le US Patent Office.
Le 3 juillet 1979, Carol Nightingale, une tatoueuse canadienne travaillant à Washington D.C., brevète son «dispositif de marquage électrique ».
Sur cette machine chaque composant de la machine était réglable. En tournant quelques vis, vous pouviez faire glisser les bobines vers l’avant et vers l’arrière ainsi que les ressorts arrière, le boîtier de vis de contact, la barre d’armature, etc., etc.
Malheureusement, la commercialisation de cette nouvelle machine à tatouer fut un échec.
Il y eut trop de problèmes avec les processus de fabrication et la machine était tout simplement trop compliquée à utiliser. Dommage.
Nightingale en vendra une demi-douzaine environ.
Il y eu beaucoup d’autres brevets de machines à tatouer déposés depuis 1979 et l’histoire de la machine à tatouer moderne ne cesse de d’évoluer.
L’intérêt de plus en plus fort pour la pratique du tatouage, le développement de nouvelles technologiques et l’engouement pour les nouvelles générations pour les machines pneumatiques et rotatives promet surement de nouvelles évolutions passionnantes à venir dans le monde du tatouage.
Affaire à suivre !
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